A chaque fois que nous évoquons l’organe terroriste de la Confrérie des Frères Musulmans, certains disent que c’est de l’imaginaire et des chimères. Si nous mettons la main sur la preuve, on nous dit que c’était dans les années 40 du siècle dernier et que l’objectif était uniquement la guerre en Palestine. Ils renchérissent que cet organe a mal agi aux derniers jours de Hassan Al-Banna et qu’il a finalement été dissous. Puis, ils ont essayé de nous faire croire, voire faire croire à tout le monde, qu’il s’agissait d’une période qui a pris fin. Ils ajoutent que le choix de Hassan Al-Hodeibi - lequel était conseiller à la Cour d’Appel - comme guide suprême (morshed) de la Confrérie (Al-Gamaa) était comme le début d’une ère d’engagement de respect de la légitimité et l’annonce de la fin de l’ère du terrorisme.
Heureusement pour l’Egypte, un différend profond a éclaté entre les dirigeants de l’organe secret de la Confrérie, divisés entre pro et anti Al-Hodeibi.
Ce conflit a atteint un nouveau degré lorsque chaque clan a décidé d’enregistrer l’histoire de la Confrérie de sorte à renforcer son point de vue et à démentir les autres Frères Musulmans.
C’est ainsi que tout s’est dévoilé. C’est ainsi que nous avons pu prendre la Confrérie en flagrant délit, disposant d’un organe terroriste secret sous l’administration du conseiller de la Cour d’Appel Hassan Al-Hodeibi.
Pourquoi nul ne m’accuse de subjectivité, je vais citer ce que la Confrérie a mentionné en parlant d’elle-même.
L’historien accrédité par la Confrérie des Frères musulmans et l’un de ses éminents leaders, Mahmoud Abdel Halim a écrit dans son ouvrage «Les Frères Musulmans… des événements qui font l’Histoire» (partie 3- page 189) : « Le nouveau guide suprême a hérité - après avoir pris ses fonctions - des organes de la Confrérie légués par son prédécesseur, le martyr. Qu’il s’agisse du bureau administratif ou de l’organe spécial». L’historien poursuit en ces mots : « Le destin de tout nouveau guide suprême de la Confrérie est de laisser les choses telles qu’elles sont. Mais Abdel Nasser a pu attirer de son côté Abdel Brahmane Al-Sandi - le terroriste numéro 1 de la Confrérie et responsable de l’organe terroriste au sein dudit groupe -.
Al-Sandi refusait le nouveau guide suprême et le considérait comme un intrus à la daawa (le prêche religieux). Puis, les rencontres se sont multipliées entre Abdel Nasser et Al-Sandi.
L’historien a commenté cela dans son ouvrage à la page 198 en disant : «Le chef de cet organe considérait que le guide suprême lui a retiré une autorité hors pair, et un pouvoir dont il jouissait. D’où son comportement outrageux et destructeur. Et, les Frères Musulmans - notamment au Caire - ressentaient cet échange douteux entre Gamal Abdel Nasser et beaucoup d’éléments de l’organe spécial.
Ainsi, la Confrérie s’est-elle trouvée face à une impasse : Abdel Nasser a pu pénétrer l’organe secret de la Confrérie et a dévoilé ses secrets, déjouant par la suite sa capacité à pratiquer le terrorisme contre lui. Or, son Excellence le conseiller de la Cour d’Appel n’a pas pu imaginer son groupe terroriste sans organe terroriste. Alors, il a pris deux décisions comme le reconnaît l’historien qui dit : « Il a passé à une nouvelle phase en attirant l’organe terroriste loin d’Al-Sandi. Une fois cela réalisé, il a pris la décision de destituer Al-Sandi de la présidence de l’organe secret. En d’autres termes, le conseiller a décidé de maintenir l’organe terroriste, mais loin de la pénétration de Gamal Abdel Nasser.
Et le guide suprême a choisi pour cette mission l’ingénieur Sayyed Fayez.
Mais que s’est-il passé ?
La Confrérie a pris l’habitude de tendre des pièges à ses adversaires et à orienter contre eux son terrorisme, elle a donc passé par la même expérience…
Ainsi nous lisons la version de l’historien frériste qui condamne le conseiller et la façon de la Confrérie pour régler ses différends.
Dans son ouvrage à la page 253, Abdel Halim a dit : «Al-Sandi savait que l’ingénieur Sayyed Fayez ainsi que les grandes figures de l’organe spécial étaient en colère contre lui et que Fayez s’était mis à la disposition du guide suprême pour libérer l’organe spécial de son autorité, du moins au Caire. Fayez avait déjà fait un long chemin en contactant les membres dudit organe au Caire pour les convaincre. C’est pourquoi Al-Sandi a décidé de se débarrasser de Fayez. Il s’est débarrassé de lui d’une manière inhumaine, illogique et irréligieuse.
Ainsi, lui a-t-il envoyé - à l’occasion du Mouled Al-Nabawi (Anniversaire de la naissance du Prophète)- un cadeau emballé via l’un de ses clients. Fayez n’était pas chez lui à ce moment. A son retour, il a ouvert le cadeau qui a explosé le tuant, tuant son frère et blessant le reste de la famille au point de démolir un côté des murs de la chambre. Il a été prouvé sans aucun doute que ce crime odieux a été orchestré par le chef de l’organe spécial ou secret. Un groupe des leaders dans ledit organe a enquêté autour du crime. Ils ont commencé à resserrer l’étau autour du chef de l’organe jusqu’à avoir obtenu une sorte d’aveu de sa part.
Par la suite, nous avons entre les mains deux éléments importants lesquels sont :
1- La nécessité d’un organe secret au sein de la Confrérie.
2- La façon dont la Confrérie règle ses conflits internes.
A suivre